mercredi 4 juin 2014
Les papas expliques aux mamans
Texte de Louis-simon Ferland
- On adore notre métier de père. Vous croyez peut-être que nous sommes moins impliqués parce qu’on n’en jase pas beaucoup, parce qu’on s’inquiète moins, parce que la gestion du quotidien n’est pas notre fort… Si on est si peu jasant, c’est qu’on ne comprend toujours pas comment une émotion si puissante a pu apparaître soudainement en nous : l’amour inconditionnel. C’est nouveau et ça fait peur.
- Si on pouvait accoucher, on le ferait. Pas juste pour la beauté du moment, mais aussi parce qu’on aimerait pouvoir se vanter d’avoir subi ça. Ça a vraiment l’air viril, cette souffrance. Chapeau les filles.
- C’est connu, les mamans craignent toujours que leur enfant ait froid ou faim dans la prochaine heure. Nous aussi on s’inquiète que notre famille ait froid ou faim… dans la prochaine année.
- Comme nous sommes d’anciens petits garçons, nous avons statistiquement subi plus de blessures, de coupures, d’éraflures, de boursouflures et d’égratignures dans notre jeunesse. Voilà pourquoi notre relation aux bobos de nos enfants est moins émotive et plus rationnelle.
- Pour la même raison que le point précédent, notre relation au risque n’est pas la même. Prenons une activité quelconque, une idée un peu folle, une bataille de spaghettis cuits, un lancer d’enfant dans la piscine, un championnat de déboulage de colline, n’importe quoi. Pour une mère, j’imagine que le processus de réflexion ressemble à celui-ci :
Y’a-t-il le moindre risque de danger?
Je n’ai jamais entendu une amie me raconter qu’elle a fait ça.
Je n’ai jamais lu ça dans un livre non plus.
S’il arrivait quelque chose, comment je me sentirais?
S’il arrivait quelque chose, qu’est-ce que je dirais?
C’est sûr qu’il va arriver quelque chose.
En plus, la clinique est fermée à cette heure-ci…
Pour un père, ça ressemble à :
Le risque de danger est-il situé entre bas et faible?
Est-ce que je suis en contrôle de la situation?
Est-ce que ça a l’air amusant?
Go.
- Vous avez déjà préparé un voyage ensemble? Ou un grand projet, comme la construction de votre maison, le lancement d’une entreprise, les rénos de la cuisine? Vous avez remarqué à quel point ça avance plus vite quand les deux conjoints découvrent et avancent au même rythme? L’aventure parentale devrait être comme ça. Il faut se lancer dans l’aventure ensemble, découvrir ensemble, s’émerveiller ensemble et surtout, SURTOUT, faire des petites erreurs ensemble. Ça aide tellement à ne pas se sentir seul sur la route.
- Être parent, c’est stressant, c’est valorisant, c’est épuisant, c’est inquiétant, c’est émouvant, parfois enrageant, mais c’est surtout très… drôle. Il ne faut jamais l'oublier. Dédramatiser, c’est aussi une des forces inestimables des papas.
- Les mamans, vous avez trouvé votre vocation dès le début de la grossesse. Vous aviez la maternité en vous. Pour nous les pères, le commencement est plus abstrait. On se prépare, on s’occupe de logistique, de transport, de soins divers… Mais il faut avouer que notre rôle se perfectionne au fil du temps. Ne nous jugez pas sur nos premiers moments (ou sur les phrases stupides qu’on a pu dire à l’accouchement).
La paternité est un muscle qui se développe parfois lentement. Mais quand il gonfle, il ne s’arrête jamais.
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